Sur le chemin de Stevenson

 

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Ou plutôt sur les traces de Modestine, car -modestement- nous allons suivre son maitre comme elle le suivit, plus ou moins bien d’ailleurs.

 

Première nuit en ‘tee-pee’, au Monastier-sur-Gazeille.

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Stevenson, lui, avait choisi de coucher encore à l’hôtel.
D’hôtel, nous n’en avons pas vu, en parcourant le village, pourtant important, et ma foi très intéressant, en guise de marche digestive. Bien utile d’ailleurs, tant le repas fut copieux. Simple et bon, mais copieux.

A demain donc, pour la première étape!

Voilà c’est parti!

Première journée sous un ciel maussade, et même quelques gouttes de pluie, les premières heures de la balade. Après ce bel été jusqu’à présent, ce serait la poisse que le temps se mette à l’orage maintenant.

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La pluie nous transforme en nouveaux disciples de Saint-Simon.En arrière plan, le château de Goudet

De plus, cette première partie de journée sera techniquement sans doute la moins facile, avec des chemins étroits, parfois un peu glissants, avec des cailloux pourtant pas ronds, roulant sous nos pieds. Et de bons dénivelés. En effet, nous allons traverser la Loire jeunette, à Goudet, village surplombé par un magnifique château moyen-âgeux, mais bien désert et sans ravitaillement possible pour ce midi.

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Descente caillouteuse et rude vers Goudet et son château au dessus de la Loire

Nous étions prévenus, nous devons attendre de remonter sur le plateau, pour en trouver, à Montagnac.

Je cite, ce matin du deuxième jour, ce bon R.-L. Stevenson :
“Au surplus, l’hospitalité d’une auberge de village n’est point toujours une infaillible recommandation à qui chemine péniblement à pied.”

Hé bien erreur! mon bon Robert-Louis, nous avons été envoyés par le hasard, dans un gîte d’étape du Bouchet-Saint-Nicolas, et reçus merveilleusement par un homme charmant qui sait cuisiner de plus.

Il faut dire que ce “brave homme” comme aurait dit Stevenson, était cuisinier de profession dans un lycée où il devait faire bon s’assoir à midi. Le bruit fait par notre groupe à chaque apparition de plats et boissons dans la petite salle à manger, quasi familiale, semble intimider ( ou indisposer?) trois autres hôtes de ce soir. Puis nous lions un peu connaissance, nous nous reverrons le long du chemin les jours suivants.

Avant ce repas, nous avions fait une promenade apéritive pour admirer ou plutôt nous étonner de la couleur vert fluo du poilu du mon,ument aux morts de 14-18. Curieux!

Deuxième journée :
Une bonne nuit réparatrice et nous voilà sur le départ… pour Pradelles ce soir.

Après avoir confié les sacs à notre Modestine mécanique, qui s’appelle… Kangoo, nous partons sur un grand plateau (pas celui d’un vélo!) avec des champs ou des prés immenses, dont un retiendra notre attention car il s’agit d’un champ de lentilles.

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Champ de lentilles. Peu en avait déjà vu comme çà!

D’immenses champs de blé, de seigle, ou des prairies encore vertes, grâce à des petits ruisseaux qui coulent partout, constituent le plateau sur lequel passe notre chemin. Mais point de monotonie, ni d’ennui donc. Le groupe est joyeux, il fait à nouveau beau ce matin, on entend les bêtises habituelles fuser. Tout va bien!

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Nous passons à Landos, trop rapidement à mon goût, le village est un des hauts-lieux de notre famille (côté Mathieu); aussi j’aurais aimé le faire visiter un peu plus aux copains, mais ils sont déjà loin!

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En me retournant sur Landos, où des souvenirs de prime enfance me reviennent avec force.

Je traine avec plaisir dans ce paysage assez plat, avec des horizons dégagés. Il y a du “Jour de Fête” de Tati, dans ce paysage-là. A moins que ce ne soit dans ma tête, dirait ma femme! Les moissonneuses s’activent partout, les alouettes chantent haut dans le ciel. Bonheur!

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Buse tournoyant au-dessus des champs fraichement moissonés, gare à vous les p’tits rongeurs!

Et puis, le plateau s’interrompt brusquement, on descend rapidement et tout de suite, on doit remonter dessus, et là, fini de rire, de parler, le soleil tape vraiment dur. La montée brève est éprouvante.

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Midi ou une heure : le soleil à son zénith nous assomme. “C’est quand qu’on mange!?”

Heureusement, une halte superbe se profile en haut, avec vue sur les eaux bleues du barrage de Naussac, à l’abri sous quelques pins qui semblent nous attendre, en plein conciliabule, car ils sont plantés en rond.

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La sieste tant attendue à l’ombre des pins avec vue sur Naussac et la suite de notre randonnée.

Après une sieste longue et profitable, nous dévalons sur Pradelles, Stevenson-GD-105un beau village, qui mérite l’attention que nous lui prêtons, en attendant l’heure du souper, celui-ci sera très bon, comme jusqu’alors, en dépit de la terrasse bruyante à 2 mètres de la nationale 88 qui traverse toujours ce beau village, après avoir fait sa fortune depuis le temps des transhumances.
Heureusement nous sommes logés dans le vieux village qui regorge de magnifiques, austères et vieilles bâtisses, en pierres chargées d’histoire.

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Notre confortable gîte dans le vieux Pradelles, à l’emblème de Stevenson
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Une autre vue de notre gîte, sur les anciens remparts de Pradelles (la petite fenêtre au soleil!)

Sur les traces de Stevenson (3ème jour)
Cette journée comme celle de Stevenson ne fut pas tout-à-fait une bonne journée à mon avis. Canicule et longueur d’une liaison inintéressante eurent vite raison de notre enthousiasme du matin, lorsque nous avons déboulé de Pradelles sur Langogne, visitant au pas de charge les vieux quartiers de la sous-préfecture de Lozère,

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Descente matinale sur Langogne, l’air est encore frais.

non sans y voir “Lou Cagaïre”, avant de franchir l’Allier. Je laisse les éminents scatologues des Mollets en deviner plus sur le sujet pourtant historique!

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Lou Cagaïre, un petit bonhomme sur cette façade devant l’Allier

Nous traversons aussi, une dernière fois, la nationale 88, où passent encore quelques touristes, aux cheveux blancs dans des camping-cars, non moins rutilants!

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La vieille halle de Langogne

Le paysage change, la végétation aussi, nous entrons dans les marges du Gévaudan, Les forêts de pins remplacent peu à peu les prairies mais la chaleur devient accablante en ce milieu de journée.

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Les prairies cèdent peu à peu la place aux bois du Gévaudan.
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On cherche l’ombre, même maigrelette, à la halte-banane!

Je reprend donc mes esprits, avec un retour d’intérêt suscité seulement sur la fin de l’étape, avec l’arrivée sur Le Cheylard-l’Evêque, via une belle descente dans un magnifique bois de vieux feuillus, qui ont tous dû voir passer Modestine. Surtout que son maitre, égaré volontairement par des locaux y a fait plusieurs allers-retours.

Mais heureusement l’auberge n’a plus rien à voir avec celle décrite comme modeste par Robert-Louis. Elle bénéficie toujours d’un accueil extraordinairement cordial, mais en plus la table et le coucher nous ont ravi… Une fois de plus!

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Une bonne bière, avec de la buée après une journée de vraie canicule!

Le  Cheylard-l’Évêque, véritable oasis est ce qu’il est convenu d’appeler un “trou”, au propre et au figuré, car il est au pied de plusieurs reliefs, surplombant ce village de quelques maisons, chargé d’histoire. Nous n’avons qu’une hâte après la douche : nous retrouver attablés autour d’une bonne bière ou menthe à l’eau!  Puis avec Yves nous parcourons les quelques dizaines de mètres du village, nous nous arrêtons un instant pour lire le compte-rendu du dernier conseil municipal, édifiant sur la vie de cette petite, toute petite, commune comme nous en traverserons tant.

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Quittez le Cheylard-l’Évêque au petit matin et retournez-vous!

Sur les traces de Stevenson (4ème jour)
Partis à la fraîche (si,si!) du Cheylard, nous avons effectué rapidement une belle montée jusqu’à un plateau, toujours à 1000m environ, avec un beau petit lac au milieu du parcours,

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Un lac aménagé pour le tourisme au milieu de nulle part : séance photos obligatoire!

Stevenson-GD-047puis le château de Luc, sur son éperon rocheux. Cette partie matinale nous a tous ravis, me semble-t’il, sauf Annie peut-être qui souffre de ses pieds de plus en plus mais ne dit rien.

Stevenson-GD-114Après une sieste à l’ombre ( il fait toujours très chaud!),  nous passons brièvement en Ardèche (voir la photo),

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Où l’on voit bien l’origine des crédits pour la réfection des routes

puis devant deux anciennes colonies de vacances, puis nous allons longer, de loin et un moment, une route assez fréquentée. Cette route très fréquentée, qui suit le “vrai” chemin de Stevenson,  les responsables du tracé de la randonnée ont souhaité l’épargner aux ânes bâtés. Sans malice, ne nous sentant pas concernés, nous la suivrons jusqu’aux abords de La Bastide. Nous avions été prévenus la veille par l’aubergiste du Cheylard, courroucé de ces changements, motivés plus par des soucis mercantiles que sécuritaires. D’ailleurs quatre courageuses du groupe sont parties sur cette “variante” mercantile vers N-D des Neiges et les produits de ses bons moines. Il faut bien que tout le monde vive, la région est dure! Les autres sont rentrés directement à La Bastide-Puylaurent, triste illustration des dégât causés par l’arrêt des lignes de chemins de fer, où nous passerons une bonne nuit après une soirée banale somme toute , si ce n’est pour certains, la découverte de la visibilité de la Station Spatiale Internationale, de passage, 400 kms au-dessus de nos têtes, à 22 000 kms/h. Curieuse confrontation de deux rythmes de vie…

Première rencontre aussi, avec une victime des punaises de lit, sauvé par Geneviève qui l’a embarqué “manu militari” à la pharmacie du coin.

Sur les traces de Stevenson (5ème jour)
Départ de la Bastide-Puylaurent, sans regret, par une côte sévère sous un temps menaçant vers une série de villages très différents : Chasseradès, halte de maisons en pierres avec un très belle église , on devinait les rassemblements de nombreux pratiquants sur le parvis.

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L’église de Chasseradès

Mirandol, encastré dans la montagne, au pied d’un viaduc dont la construction a coûté quatre vies, dont un ado de 16 ans.  xxxxxxx qui nous évoque plus sûrement une station du Jura ou du Canada, avec son paysage de hauts-plateaux.

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Avant le viaduc, le tunnel témoigne des hivers rudes avec ses congères

Plus loin, nous mangeons en regardant passer un TER rouge dans la campagne verdoyante, sorti d’une image d’Épinal.
La pluie fait son apparition timidement d’abord, puis un peu plus persistante jusqu’à l’arrivée, avec de beaux coups de tonnerre en prime.
Nous marchons tête basse sous l’ondée, lorsque nous apercevons un jeune cerf qui remonte le petit vallon en face de nous, au milieu des vaches. Nous frôlons à 200 m les sources du Lot que nous décidons d’un commun accord de ne pas aller voir, un peu las de cette longue journée.
Nous arrivons enfin au gîte des Alpiers où nous serons bien accueillis par Geneviève qui a levé le pouce aujourd’hui (bénéficiant d’ailleurs de la remarquable organisation de notre transposrteur de sacs, la Malle Postale)… et par la patronne hollandaise du gîte, pour une nuit très orageuse, qui ne laisse rien augurer de bon pour la montée au mont Lozère, demain. Que sera, sera!

Sur les traces de Stevenson (6ème jour) :

Hé bien, ce sera un temps clément qui nous verra partir finalement. Frais quand même, ce qui nous change un peu et colle bien avec la journée prévue.

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Vieille maison parmi d’autres au Bleymard

Passé le ravitaillement obligatoire au Bleymard, dans le Carrefour local qui sert de guichet de banque, de pompe à essence et accessoirement de bureau de poste. Une image très actuelle de nos campagnes, désertées par tous le services qui ont fait la gloire de la troisième République.
Bref…
Nous arrivons un peu dépaysés, au milieu de la modeste station de ski du Bleymard-Mont Lozère, puis attaquons une ancienne draille à moutons qui nous amène à un alignement de “monts-joie”, grands pieux de granite ou de schiste qui balisent fort bien la lande ( utiles en cas de brouillard ) jusqu’au sommet.

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Heureusement les Montjoies” balisent les drailles, la brume est là.

Stevenson-GD-145 De là, nous ne percevrons aucune voile blanche sur la Méditerranée, venant secourir les Camisards. Référence aux propos rapportés par  l’écossais Stevenson sur le soutien clandestin des Anglais aux Protestants par la Méditerranée qu’on aperçoit d’ici, par temps dégagé.

Avec ces histoires, nous basculons dès lors dans les “Cévennes des Cévennes”! Je découvre alors les premières tombes protestantes éparses sur des terrains privés. On m’explique alors le caractère spécial de ces autorisations accordées aux protestants.

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Nous arrivons dans le coeur des Cévennes : tout au fond, dans le creux, le Pont-de-Monvert

La descente sur Pont-de-Montvert fut assez longue et malgré tout agréable, car nous y avons rencontré des amis venus à notre rencontre depuis leur lieu de vacances. La mère de l’un d’eux a eu Jean-Pierre Chabrol comme élève. Les souvenirs de cette figure aujourd’hui oubliée, me reviennent : Le canon Fraternité, Chamborigaud…

Descente très rapide en arrivant au dessus du village. On imagine ce qui s’est passé là!

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On dégringole du Finiels sur le Pont-de-Monvert.

Ce haut-lieu de la guerre des Camisards vit en fait son début et nous incite à réfléchir sur ce qui se passe ailleurs, trois cent ans après.

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L’insouciance heureuse en face de la maison de l’Abbé du Cheylard, lieu du drame fondateur de la guerre des Camisards

Des envies de crier, nous en aurons aussi, des plus terre-à-terre, en voyant l’état de délabrement de notre auberge de ce soir. Elle fut un point de passage de notre ami Robert-Louis, qui semble-t’il y fit une conquête féminine. Nous serons donc un peu plus indulgents, mais c’est très dommage. Le village est enchâssé profondément dans un cadre magnifique, au bord du Tarn, qui ravira nos oreilles toute la nuit par la fenêtre ouverte ( mesure de salubrité !)

Sur les traces de Stevenson (7ème jour) :

En route vers Florac , sous-préfecture de la Lozère, qui nous attend…
Une très belle montée en courts lacets, dignes des récemment célèbres lacets de Montvernier nous permet d’admirer le cadre du Pont, que nous quittons inexorablement.

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Les lacets en quittant le Pont-de-Monvert permettent une vue magnifique avec la lumière du matin.

Puis nous abordons une longue marche ascendante, un peu monotone à mon goût, sur un plateau, sans vue particulièrement lointaine, sauf à de rares moments où nous retrouverons alors les magnifiques horizons du Mont-Aigoual et des Causses, aperçus déjà la veille depuis le sommet des Finiels.

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En redescendant du sommet des Finiels, on aurait pu voir la Méditerranée

Le Chemin descendra ensuite, en pente de moins en moins douce, vers Florac.
Retour brutal a la civilisation avec une nouvelle traversée de nationale particulièrement chargée ce soir-là.
Regardez les photos, je ne dirai mots (ni maux!) de cette très belle ville, refuge de nombreux babas cool semblant descendus du proche Larzac.

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Florac, baignée par les eaux des sources du Pêcher, une résurgence en fait

La soirée au restaurant fut très agréable, outre l’aligot qui nous fut servi, mais aussi grâce à un mail de Jacques P. et son fameux Jura.
Le lendemain fut un gros désenchantement pour tous au moment du réveil, la punaise de lit avait fait son œuvre au Presbytère de La Carline…

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Florac dominée par le rebord des Causses, 500 m. au-dessus

Sur les traces de Stevenson (8ème jour) :

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En quittant Florac, un pont sur le Tarnon

Après un réveil pénible, nos gentils organisateurs se voient donc obligés de nous quitter pour se soigner, laissant l’équipe un peu orpheline, continuer sa route.

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La pente douce de l’ancienne voie ferrée est un cadeau apprécié des randonneurs en fin de parcours.

Une route qui laissera au demeurant à tous un des meilleurs souvenirs, car elle emprunte une ancienne voie de chemins de fer désaffectée, qui serpente en pente douce sur toute notre étape, au fond d’une gorge fraîche, car encaissée, où coule une rivière propice à la baignade!

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La fraicheur du ruisseau nous tend les bras

Nous ne succomberons pas, mais arriverons ainsi à notre étape en pleine forme malgré la chaleur ambiante. C’est une ancienne gare désaffectée qui nous accueille, fort bien, nous donnant aussi l’occasion de regretter que toute cette créativité et énergie mise à construire ces viaducs et ces tunnels soit désormais réduite au rang de “promène-couillons”.

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La gare du début du siècle ne laisse plus rien voir de son rôle premier après sa “réhabilitation”, comme on dit.

Nous avions vu aussi trois superbes vautours nous survoler pendant que leurs congénères se faisait dorer plus haut. Magnifique vol!

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Des rochers dominant la vallée propice au vol du Vautour

Nous assistions à l’arrivée au gîte d’une nombreuse équipe de cavaliers, dont nous pouvons mesurer la charge de travail en arrivant le soir.  Il leur faut, avant de penser à eux, s’occuper longuement des chevaux : les mener boire à la rivière, leur fabriquer un enclos , leur donner de la paille etc.

Sur les traces de Stevenson (9ème jour) :

Nous quittons notre gare, accompagné d’un minuscule chien de berger qui s’occupe, seul semble t’il, de ramener des brebis égarées, sacré boulot!

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Dans les Cévennes , on suit les moutons… pas le boeuf!

Là encore, belle balade toute la journée, faible kilométrage, et découverte de l’ horizon bleuté des serres cévenoles aux pentes boisées abruptes où l’eau sourd de partout malgré cet été de sécheresse.

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Le bleu horizon des serres cévenoles en route vers Saint-Germain-de-Calberte

Les traces d’occupation ancienne ( depuis les Romains) sont nombreuses tout au long du chemin.

Stevenson-GD-189Nous dévalons bien trop tôt dans l’après-midi  sur notre prochaine étape : Saint-Germain-de-Calberte.

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Le désoeuvrement nous guette, assis aux quatre coins du village, nous nous rendons compte à quel point ce village, à l’histoire riche en évènements passés, difficiles, est maintenant tombé dans l’oubli, dans la difficulté de vivre économiquement parlant.

Stevenson-GD-192L’état du parc automobile qui passe sous nos yeux en témoigne et nous fait parfois sourire malgré tout : il est loin le contrôle technique ! il y a un peu de Corse dans ce coin-là!

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Qu’on les appelle restanques, terrasses ou autres, elles témoignent partout d’un travail de forçat. Aujourd’hui à l’abandon

L’accueil hôtelier ne sera pas à la hauteur des autres : sans chaleur, sans âme, sans rien. Circulez! Y’a rien à voir! Ah si! le tenancier du bistro où nous comptions nous réfugier pour passer la veillée mérite le détour.

il nous a régalé, habillé d’un seul caleçon en coton, d’une courte intervention dans notre discussion, nous citant ses connaissances au rang desquelles la famille Teppaz et Eddie Barclay, puis s’est retiré dignement dans sa modeste cuisine, d’où il n’est même pas sorti pour notre départ, nous laissant le soin de ranger les chaises, les tables et fermer la terrasse derrière nous! Après avoir calculé, évalué devrais-je dire, la note nous-même!

Dernière étape : départ vers saintJean-du-Gard, sous la pluie qui menace et le tonnerre qui gronde au loin. Ce jour-là de sévères inondations auront eu lieu dans le midi. Pas d’épisode cévenol pour nous, mais une pluie d’orage violente nous rince au moment du repas ( pris à cent mètres d’un abri pour au moins 50 personnes!) puis tout au long de la descente. Annie surnage, dans ses Crocs qui soulagent bien ses pieds, meurtris surtout en descente, depuis plusieurs jours. Elle tiendra le coup, les chaussures plastiques aussi et ça, c’était moins sûr!

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Le dernier ravito de midi avant…la pluie et la fin du voyage

Rien à dire de cette véritable étape de liaison sans charme aucun, à cause de la pluie battante surtout. Alternant montée assez difficile et descente rocailleuse, mais pour arriver au bout dans un gîte (le pré de Modestine), encore une fois merveilleusement accueillis par des hôtes très sympas, qui ont de plus hébergé Geneviève et Yves deux jours durant depuis l’épisode (piquant) de Florac.

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Un autre pont sur le Gard
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Charme désuet d’un ancien hôtel

 

 

 

 

 

 

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Déjà un avant-goût de midi

Derniers moments très agréables de flânerie dans Saint-Jean-Du-Gard, puis un dernier repas ensemble sous les platanes, en attendant la Malle Postale qui nous ramènera au départ, dans un ébouriffant “rembobinage” du parcours, mené tambour battant par notre chauffeur qui savait mieux manier son Trafic que Stevenson, sa Modestine!

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Robert-Louis Stevenson, le premier des routards. Un gars bien : on aurait bien aimé le rencontrer!

Vous pouvez retrouver la totalité des les photos de cette rando, sous forme de diaporama plein écran. Il y en a plus que dans ce récit bien sûr, il faudra aussi vous connecter pour être autorisé à les voir.

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